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© Copyright Delmare, Midsummer Dream
Pour se soigner des insomnies, les elfes ont pour habitude de concocter une potion spéciale à base de fleur d'oranger. La fleur d'oranger additionnée à d'autres ingrédients aux vertus similaires, aura un effet radical sur l'insomnie. Cette potion a tant fait parler d'elle qu'elle s'est insérée peu à peu dans les coutumes humaines. Aujourd'hui encore beaucoup ont recours à la "potion des elfes" pour combattre l'insomnie. Et selon les dire, cette potion aurait assez bonne presse chez les humains.
Voici la recette, et tentez vous même l'expérience :
La potion des elfes
Ingrédients
50 grammes de fleurs d'oranger (3 Cuillères a Soupe + 1 cuillère. à thé) ou 1 litre d'eau de fleur d'oranger
1 bâton de cannelle
1 clous de girofle
1 litre d' eau
1 cuillère à soupe de rhum blanc
1 zeste d'une oranges- Verser l'eau dans une casserole. Laisser chauffer (pas à ébullition)
- Mettre les fleurs d'oranger à infuser pendant une vingtaine de minutes dans l'eau chaude
- Filtrer le liquide obtenu
- Ajouter le rhum,la cannelle, le clou de girofle, et terminer avec le zeste d'une orange.
- Verser le tout dans un joli flacon si le goût assez prononcé des ingrédients ne vont pas peur. Mais vous pouvez refiltrer le liquide si vous préférez une potion au goût plus léger.
Une fois votre breuvage achevé, conserver votre flacon à l'abri de la lumière. Il peut très bien se conserver au frais, mais à faire réchauffer votre tasse car la boisson est meilleure chaude (enfin cela dépend évidemment des goûts)
Cette potion, ennemi des nuits blanches, est à prendre le soir avant de s'endormir. Les elfes prétendent que le délicieux breuvage apaisent leurs nuits agitées après de longue chasse, ou de longs combats, ou lorsque leur esprit est trop embrouillé par divers soucis.
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© Copyright Mickie Muelle, Magic
« Est-ce la vertu magique d’un poison Thessalien qui engourdit aujourd’hui mes membres? Est-ce un enchantement; une herbe vénéneuse, qui me réduit à un si triste état, ou une sorcière aurait-elle gravé mon nom sur de la cire rouge et m’aurait-elle enfoncé des aiguilles minces dans le foie? »
Ovide, Les Amours.
© Copyright S. McKirvergan, Love Poison
L’essence même de l’amour relève de la magie. Car l’amour s’associe aux expressions tels que « tomber sous le charme de », « être envoûté par son charme irrésistible »etc. Ainsi, la notion de magie s’intègre involontairement et instantanément à celle de l’amour. Toutefois, depuis des civilisations lointaines, l’amour était provoqué volontairement par le biais d’innombrables rituels et formules magiques qui tapissent les pages de grimoires du Moyen Age et de la Renaissance. Le philtre d’amour qui a lié jusque dans la mort deux êtres comme Tristan et Yseult, a été une source d’inspiration pour la littérature, mais aussi pour les occultistes et cabalistes amateurs ou initiés. Divers traités occultistes, folkloriques et cabalistiques dévoilent le secret de cette magie qui peut s’avérer très dangereuse pour celui qui ne serait préalablement initié à ce genre de pratique. Ainsi beaucoup collaboraient illicitement avec des sorciers ou sorcières pour voir leur amour partagé ou même encore pour rompre une magie amoureuse. Pour connaître davantage les secrets de l’amour et ses enchantements, je vous invite à lire les Petits et Grands Secrets de Magie amoureuse : charmes et sortilèges populaires de Marie-Charlotte Delmas (2009). Ce livre dévoile une grande partie des secrets des charmes populaires qui servaient aux femmes pour se trouver un mari, aux amants pour piéger l’infidélité de leur moitié, pour faire revenir un(e) bien-aimé(e). Quelques légendes nourrissent ces secrets, en confirmant l’existence de ces pratiques . L’ouvrage nous livre également une liste (non exhaustive) des principaux ingrédients nécessaire à la pratique du rituel amoureux, aux recettes de breuvages (etc.)
Voici à quoi ressemble ce bel ouvrage :
Voici quelques rituels d’amour (à titre informatif et non pour la pratique ^^) :
Breuvage d’amour
Philtre d’amour à base de fleurs de Patiences : (philtre confectionné par les jeunes filles de la Gironde, au XIXe)
- Cueillir quelques fleurs de patience
- Les réduire en poudre
- Saupoudrer un peu de cette poudre sur la boisson ou les aliments de l’homme convoité
Pouvoir de plante
L’onguent de Lys et le pouvoir d’amour du psaume 137
« - Versez de l’huile de lis blanc dans une coupe de cristal
- Récitez sur cette coupe le psaume 137 que vous terminerez en prononçant le nom de l’Ange Anaël et celui de la personne que vous aimez.
- écrivez ensuite le nom de l’ange sur un fragment de cyprès que vous plongerez dans l’huile.
- Oindrez légèrement vos sourcils avec l’huile
- Nouez à votre bras droit le morceau de cyprès
- Cherchez ensuite un moment favorable pour toucher la main droite de la personne dont vous désirez l’amour. Cet amour naîtra dans son coeur aussitôt.
L’opération sera plus puissante si vous la faites au lever du soleil, le vendredi qui suit la nouvelle lune »
Papus, Traité élémentaire de magie pratique, 1893
L’amour par pacte de sang :
Voici un rituel intitulé « La Pomme d’amour », issue du livre Le Solide Trésor des merveilleux secrets de la magie naturelle du Petit Albert, XVIIIe siècle:
La pomme d’amour
« Il y a des secrets que l’on appelle chez les sages cabalistes « pomme d’amour », et ils se pratiquent cette manière.Vous irez un vendredi matin, avant soleil levé, dans un verger fruitier, et cueillerez sur un arbre la plus belle pomme que vous pourrez; puis vous écrirez avec votre sang sur un petit morceau de papier blanc votre nom et surnom, et en une autre ligne suivante, le nom et surnom de la personne dont vous voulez être aimé, et vous tâcherez d’avoir trois de ses cheveux, que vous joindrez avec trois des vôtres qui vous serviront à lier le petit billet que vous aurez écrit avec un autre, sur lequel il n’y aura que le mot de Scheva, aussi écrit de votre sang, puis vous fendrez la pomme en deux, vous en ôterez les pépins, et en leur place vous y mettrez vos billets liés des cheveux, et avec deux petites brochettes pointues de branches de myrte vert, vous rejoindrez proprement les deux moitiés de pomme et la ferez sécher au fous, en sorte qu’elle devienne dure et sans humidité comme les pommes sèches de carême; vous l’envelopperez ensuite dans des feuilles de laurier et de myrte, et tâcherez de la mettre sous le chevet du lit ou couche la personne aimée, sans qu’elle s’en aperçoive, et en peu de temps, elle vous donnera des marques de son amour.
© Linda Bergkvist, Song under the apple tree
Il est vrai que la plupart du temps, les rituels d’amours passaient soit par des pratiques morbides, c’est-à-dire quand il y a eu recours à l’usage d’un ensemble d’éléments diaboliques ou ensorcelés, ou soit par des pratiques (pseudo-)naturelles, c’est-à-dire quand seule la nature y a contribué par des breuvages de plantes, des lieux ou moments bénéfiques. Mais il faut savoir que ces plantes enchantés, ces lieux enchantés, ces moments propices ou non aux déclarations d’amours, sont en général l’oeuvre des fées qui s’immiscent dans les affaires des humains soit pour apporter leur aide ou se venger, ou soit pour leur propre intérêt. Car ne l’oublions pas, les fées de l’époque médiévale étaient réputées pour tomber amoureuse des vaillants chevaliers. Elles charmaient ces derniers par leur beauté irrésistible. Quelques légendes célèbres viennent confirmer ces amours qu’on pourrait qualifier « d’impossible » puisque ces liaisons se soldent toujours par un échec, lié généralement à la faiblesse des humains qui rompt toujours le pacte féerique, par leur impulsion, leur curiosité malsaine (etc.) (je reviendrais plus tard sur ces légendes).
Pour le moment je vous mets ici un petit extrait des Superstitions et survivances, de Laurent Jean-Baptiste Berenger-Féraud (1896), à propos de l’Arbre à fée de Domrémy (dans les Vosges). Cet extrait illustre bien l’intervention des fées dans les affaires amoureuses des humains. Ainsi opère la magie de l’amour.
» A Domrémy, il y a un arbre que l’on appelle « l’arbre à fée », et autour duquel il y a une source, où chaque printemps, les garçons et les filles viennent faire la fête. On décore la fontaine de feuillages et de fleurs, on danse auprès d’elle et cette cérémonie a pour effet de faire trouver un mari aux jeunes filles. »
© Copyright Cris Ortega, The Well of My Desire
Une autre légende raconte comment une fée enchanta l’eau d’une fontaine qui coula près des ruines du château du Guildo à Créhen (Côtes-d’Amor). En hommage à l’amour qui la liait au prince du château, la fée dota l’eau d’une merveilleuse propriété de pouvoir rendre les amoureux fidèles, lorsque la jeune fille en faisait boire un peu dans le creux de sa main à son galant.
Ces croyances s’éloignent de plus en plus de nous, mais quoi qu’on en dise certaines superstitions, certains rituels demeurent encore à l’heure actuel. Mais rien n’est plus beau que l’amour naturel. Cet amour qui s’éveille en nous, qui nous embrase le coeur, qui enchante notre vie sans qu’on ait recours à quelconque magie supplémentaire, puisque l’amour est magie lui-même. Rangeons nous donc du côté d’Ovide lorsqu’il conseille dans L’Art d’aimer : « Loin de toi ces coupables artifices! Sois Aimable et tu sera aimé. »
Et si vraiment les philtres vous fascinent je vous propose de confectionner ces philtres contemporains qui égaieront vos apéros et vos soirées. Sans aucun artifice, sans danger maléfique, vous pourrez savourez ces cocktails en amoureux, mais à boire avec beaucoup de modération. ^^
© Copyright Irulana, Falling Love
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En 1829, Edgar Poe écrivit un poème intitulé « Fairyland ». Dans ce poème il tente de décrire le caractère impalpable du monde des fées. Ce monde des « Papillons de la Terre » se mêle au nôtre tout en prenant soin de se cacher de nos yeux sous « un labyrinthe de lueur ».Stéphane Mallarmé, grand poète français de la dernière moitié du XIXe siècle a traduit ce poème sous l’intitulé de « Féerie ».
© Copyright Jean and Ron Henry, Magic Pool
FairyLand, Edgar Poe
Dim vales – and shadowy floods -
And cloudy-looking woods,
Whose forms we can’t discover
For the tears that drip all over!
Huge moons there wax and wane -
Again – again – again -
Every moment of the night -
Forever changing places -
And they put out the star-light
With the breath from their pale faces.
About twelve by the moon-dial,
One more filmy than the rest
(A kind which, upon trial,
They have found to be the best)
Comes down – still down – and down,
With its centre on the crown
Of a mountain’s eminence,
While its wide circumference
In easy drapery falls
Over hamlets, over halls,
Wherever they may be -
O’er the strange woods – o’er the sea -
Over spirits on the wing -
Over every drowsy thing -
And buries them up quite
In a labyrinth of light -
And then, how deep! – O, deep!
Is the passion of their sleep.
In the morning they arise,
And their moony covering
Is soaring in the skies,
With the tempests as they toss,
Like – almost anything -
Or a yellow Albatross.
They use that moon no more
For the same end as before -
Videlicet, a tent -
Which I think extravagant:
Its atomies, however,
Into a shower dissever,
Of which those butterflies
Of Earth, who seek the skies,
And so come down again,
(Never-contented things!)
Have brought a specimen
Upon their quivering wings.© Copyright KillerBlueEyez, Fairyland
Féerie, Stéphane Mallarmé
Noir val – et cours d’eau ombreux
-et bois pareils à des nuages,
dont on ne peut découvrir les formes,
à cause des larmes qui s’égouttent partout –
là croissent et décroissent d’énormes lunes -
encore – encore – encore
à tout moment de la nuit -
changeant à jamais de lieu –
elles éteignent la lumière des étoiles
avec l’haleine de leurs faces pâles.
Vers minuit au cadran lunaire,
une plus nébuleuse que le reste
(d’une espèce qu’à l’épreuve elles ont trouvé être la meilleure)
descend, – bas, plus bas,
et son centre à la cime
d’une éminence de montagnes,
pendant que la vaste circonférence
retombe en draperies
aisées sur les hameaux,
sur les résidences
(partout où il y peut y en avoir),
sur les bois étranges -
sur la mer -
sur les esprits au vol -
sur toute chose assoupie –
et les ensevelit dans un labyrinthe de lueur.
Profonde, oh ! profonde
alors la passion de leur sommeil.
Au matin elles se lèvent,
et le voile lunaire prend
vers les Cieux un essor,
avec les tempêtes qui s’y agitent,
comme… presque comme tout -
ou un pâle Albatros.
Elles n’emploient plus cette lune
aux mêmes fins que devant,
videlicet une tente –
ce que je crois extravagant :
ses atomes donc se séparent en une averse,
dont ces papillons de la Terre,
qui cherchent les Cieux
et redescendent
(êtres jamais satisfaits !)
apportent un spécimen
par leurs ailes frissonnantes.
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Voici ma traduction d’un vieux poème anglais de Bishop (l’Evêque) Thomas Percy(1729-1811),qui s’intitule « The Fairy Queen » (« La Reine des Fées« ).Ce poème n’a pu être trouvé dans les recueils de poésies qu’à partir de 1878, et bien après encore. Il ne s’agit que d’une traduction, ainsi la métrique, les rimes, et rythmes n’ont pas été pris en compte, car seul le contenu féerique m’importait ^^
© Copyright Ian Daniels, Faery Queen
La reine des Fées
Venez, suivez moi, suivez moi!
Vous, elfes et fées, tous autant que vous êtes,
Qui formez des cercles dans l’herbe!
Venez, suivez Mab, votre reine!
Main dans la main, dansez ici et là,
Pour rendre le sol de ce lieu féerique.
Lorsque les mortels sont au repos,
ronflant dans leur nid,
Sans bruit et sans êtres vues
Nous nous glissons par les trous de serrure;
Au-dessus des tables, des tabourets et des étagères,
Nous survolons en troupe.
Et s’il s’agit d’une maison close
Munis de plateau, plat ou bol,
Nous montons du haut des escaliers
Et trouvons les filles de joies endormies;
Là nous pinçons leurs bras et leurs cuisses
Aucune ne peut s’échapper, ni être vue.
Mais si la maison est balayée,
Et pour en être venue à bout des impuretés,
Nous louons la ménagère,
Qui est dûment récompensée ;
Ainsi,par usage, avant de partir,
nous laissons tomber un présent dans sa chaussure.
Sur le chapeau d’un champignon,
Nous étalons notre nappe;
Un grain de seigle ou de blé
En guise de nourriture;
Des gouttes de perles de rosées, que nous buvons
Dans des tasses en forme de glands, remplis à bord.
Les cervelles de rossignols,
Accompagnées d’escargots gras et onctueux,
Compactés entre deux coquilles,
Constituent une viande très tendre;
Queues de vers, et de la moelle de souris,
Composent un plat étonnement délicieux.
La sauterelle, le moucheron, et la mouche,
Nous accompagnent dans nos chansons
Les grâces accomplies, nous dansons un moment,
Jusqu’à en oublier le temps;
Et si la lune cache sa face,
Le vers luisant nous éclaire le chemin et nous mène à la maison jusqu’au lit.
Au dessus de l’herbe humide de rosée
Aussi lestement nous passons;
La jeune et tendre tige
Ne fléchit jamais quand on marche près d’elle,
Pourtant, peut être remarqué le matin,
L’endroit où nous avons piétiné, la nuit de la veille.
Poème de L’Evêque Thomas Percy, traduite par Zhelia
© Copyright Kim Parkhust, Fairy Procession
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Jeffrey Thomas, qui a un compte sur DeviantART, s'est amusé à diaboliser les jolies princesses de notre enfance! Voici quelques illustrations qui pourront choquer les plus sensibles d'entre nous...^^ (La Belle au bois dormant , Blanche Neige et les 7 nains, Cendrillon, Ariel,la Petite Sirène) vous en trouverez d'autres ici aussi
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