• Les fées de Jean Markale

    © Copyright, Janna Prosvirina - Clea

     

    Les Fées

     


    Tant d’enchanteurs et tant de fées
    Sont égarés dans les halliers
    Que chaque feuille est un mystère
    Et que chaque arbre est un refuge
    Où êtes-vous, Merlin, Vivianne,
    Toi, Morgane, au Val-sans-Retour
    La belle Yseult, et toi Tristan,
    Sonnant la trompe du chasseur ?
    Où es-tu, toi, Lancelot,
    Perdu dans l’ombre de tes rêves,
    Que cherches-tu, toi, Perceval,
    Dans ce château de pierre noire ?
    A la fontaine où boit le cerf,
    Dans la vallée des Trois Rencontres,
    Entendez-vous le cri des aigles
    Qui se lamentent pour Arthur ?
    Les ruisseaux glissent dans le soir
    A l’heure où montent les étoiles,
    Et les buissons vont s’entr’ouvrir
    Pour que renaisse le royaume.
    C’est un royaume enseveli
    Dans la poussière de l’oubli
    Il dort depuis des siècles d’ombre,
    Sous la surface des étangs.
    C’est le royaume de Merlin,
    Il a de grands palais dorés,
    Et des cités sur des rochers
    Au plus lointain de l’horizon.
    C’est le royaume du silence
    Folle-Pensée n’est pas si loin,
    Les grandes landes de Lambrun
    Ne sont peuplées que par les fées.
    C’est le royaume de Tristan,
    C’est là qu’Yseult se réveillant
    Cherche la grotte merveilleuse
    Où la nuit ne finira plus.
    Et la pucelle aux cheveux noirs,
    Dans ses mains d’or cette lumière,
    Attend dans l’ombre et dans la cendre
    Que vienne enfin le roi du monde.
    Bretagne bleue, Bretagne noire
    les étoiles montent le soir,
    pour allumer les arbres bleus
    de la forêt de Brocéliande

     

    Jean Markale

    source ici

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  • Débutons la nouvelle année avec un peu de poésie!  Ca fait un moment que je n’ai posté d’articles concluantes, pour me faire pardonner en quelques sortes je vous offre un petit poème que j’ai griffonné il y a quelques heures en regardant une belle image. J’avais idée d’envoyer ce poème sur le forum d’un jeu de dragon (Drakemaster), pour un concours sur le thème des dragon. J’ai préféré, toutefois, habiller mon blog d’un peu de poésie ^_^

    Tout en poésie! dans Citations, Poèmes Féeriques the__dragon_queen_by_shadowbrooke-copie

    © Copyright Shadowbrooke, The Dragon Queen

     

    La Reine des Dragons

     

    Prestigieuse de noblesse
    Regard mi-velour mi-braise
    Sublime par son élégance si raffinée
    Envoûtante d’une beauté endiablée
    Elle enflamme les lointaines Contrées

    Trésor inestimable de ces Terres de Feu et de Fantaisie
    Sous l’immensité de ses connaissances en magie
    On la voit si époustouflante et brillante de génie

    Jusque dans les profondeurs des cavernes de volcans
    Son nom raisonne respectueusement
    Sous l’Astre rougeoyante,
    Elle survole les vallées majestueusement
    Du haut de sa monture, sa dragonne aux ailes d’argents

    Sanguinaire dans l’âme,
    Combattante inépuisable
    Cette glorieuse Guerrière redoutable
    Maîtrise avec rage toutes armes.

    Eblouissante Reine pour ses parures
    Merveilleuse Reine dans son allure
    Admirable Reine qui nous enchante
    Transcendante Reine dans ses décisions excellentes
    Cette Divine dompteuse, si courageuse
    Marque toutes légendes fabuleuses
    Par ses qualités sompteuses.
    Elle, Sa Majesté La Reine des Dragons

     

    Tiara (Zhelia)

     

    Edit :  Ce poème m'a valu la Seconde Place (que j'ai partagé avec une autre joueuse) :) 

     

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  • Fées Impalpables!

    Art on web

     

    « Les Fées nous échappent. Elles sont radieuses et on ne peut les saisir, et ce qu’on ne peut avoir on l’aime éternellement. » Jules Renard

     

    L’impalpabilité des fées se révèle une fois de plus dans cette citation de Jules Renard. Charmeuse, gracieuse, espiègle, et mystérieuse! Elles suscitent grandement notre intérêt…Dans le jardin on guette le moindre geste, le moindre signe qui pourraient nous livrer leur petit secret. De ces douces pétales de roses un peu froissées, peut-être allaient-elles s’en servir pour confectionner une belle robe de velour ? A l’aurore, ces quelques gouttes d’eau perlées posées délicatement sur les fleurs, serait-ce les traces du travail d’arrosage des fées jardinières? Mais qui pourrait apporter réponses à ces questions?

    Le moindre détail pourrait nous ramener à ces petites créatures ailées si on se donnait la peine d’ouvrir l’oeil. Restons donc très attentif à ce qui se passe autour de nous. ^^

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  •  

    Le nid de l'ange et de la fée

    © Copyright Rachel Anderson, Sapphire

     

    Le nid de l’ange et de la fée

     

    Au fond de la Vallée des Rêves Azurés
    Vivait une fée aux yeux couleur de temps
    Et au rire cristallin comme rosée au printemps ;
    Jusqu’à l’aube du jour, dans les bois elle courait.
     

    Que faisait-elle ? Que cherchait-elle ? me direz-vous
    Cette fée-là était la fée des Rêves Merveilleux,
    Ceux qui emplissent des petits enfants les yeux
    Et qui laissent au petit matin du rose sur les joues.


    Elle cherchait donc cette fée au fond des Bois Enchantés
    Les Rêves Perdus qu’elle pourrait sans doute exaucer.
    C’est là qu’elle trouva un rêve tout de larmes embué ;
    Ce rêve était celui d’une âme par le désespoir hantée,

     
    Le Rêve Perdu d’un ange au sourire magique
    Qui versait des larmes amères sur ses amours passées…
    La fée fut prise d’un élan du cœur et dit : « Assez !
    Ne plus voir cet ange sourire, c’est dramatique ! »
     

    Elle alla trouver la Reine des Fées pour lui dire son amour :
    « Cet ange a trop souffert ! » dit-elle « Et je veux Moi,
    De l’Amour si cruel envers les hommes changer les Lois ! »
     

    La Reine répondit : « Je comprends que ton cœur soit lourd,
     Mais tu connais du pays de Faery les Lois !
    Du même monde vous n’êtes malheureusement pas !
    Cet amour là est impossible, tu le sais ! Arrêtons là !
    Oublie cet être, c’est mieux ainsi, crois-moi !

     
    Cependant, la fée des Rêves ne l’entendait pas ainsi,
    Et bafouant les Lois de Faery, elle rencontra l’ange
    Dans un lieu où résonnait le chant des mésanges ;
    Elle lui dit des mots doux et des mots d’amour aussi…

     
    L’ange et la fée se rencontrèrent ainsi souvent ;
    Et plus le temps passait, plus leur amour grandissait…
    La fleur qui vivait dans leur cœur s’épanouissait
    Comme jamais elle ne l’avait fait auparavant…
     

    Leur si bel amour n’était cependant pas resté inconnu
    Folle de rage, la Reine des Fées apprenant cela
    Envoya chercher la petite fée qui accourut là …
    « Te voici donc ! » dit la Reine, « Je t’avais prévenue !


    Sais-tu que tu seras punie pour ta trahison ?
    De telle faute, tu connais pourtant le châtiment :
    De Faery, tu dois quitter les terres immédiatement ! »

     
    « Ô ma Reine, je partirais vers un autre horizon,
    Qui accueillera mon amour ainsi que le sien ! »
    « Sais-tu, petite sotte ? » répliqua la Reine,
    « Que le Ciel lui fermera ses portes d’ébène ?


    Au statut d’ange déchu passera ton ange gardien ! »
    « Soit, s’il en est ainsi », dirent l’ange et la fée réunis,
    « Nous vivrons tous deux dans un lieu autre !
    La Terre où vivent les humains sera nôtre,
    Elle sera de notre amour le douillet nid… »

     

    Legende de Faery

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  • En 1829, Edgar Poe écrivit un poème intitulé « Fairyland ». Dans ce poème il tente de décrire le caractère impalpable du monde des fées. Ce monde des « Papillons de la Terre » se mêle au nôtre tout en prenant soin de se cacher de nos yeux sous « un labyrinthe de lueur ».Stéphane Mallarmé, grand poète français de la dernière moitié du XIXe siècle a traduit ce poème sous l’intitulé de « Féerie ». 

    Fairyland d'Edgar Poe

     © Copyright Jean and Ron Henry, Magic Pool

     

    FairyLand, Edgar Poe

    Dim vales – and shadowy floods -
    And cloudy-looking woods,
    Whose forms we can’t discover
    For the tears that drip all over!
    Huge moons there wax and wane -
    Again – again – again -
    Every moment of the night -
    Forever changing places -
    And they put out the star-light
    With the breath from their pale faces.
    About twelve by the moon-dial,
    One more filmy than the rest
    (A kind which, upon trial,
    They have found to be the best)
    Comes down – still down – and down,
    With its centre on the crown
    Of a mountain’s eminence,
    While its wide circumference
    In easy drapery falls
    Over hamlets, over halls,
    Wherever they may be -
    O’er the strange woods – o’er the sea -
    Over spirits on the wing -
    Over every drowsy thing -
    And buries them up quite
    In a labyrinth of light -
    And then, how deep! – O, deep!
    Is the passion of their sleep.
    In the morning they arise,
    And their moony covering
    Is soaring in the skies,
    With the tempests as they toss,
    Like – almost anything -
    Or a yellow Albatross.
    They use that moon no more
    For the same end as before -
    Videlicet, a tent -
    Which I think extravagant:
    Its atomies, however,
    Into a shower dissever,
    Of which those butterflies
    Of Earth, who seek the skies,
    And so come down again,
    (Never-contented things!)
    Have brought a specimen
    Upon their quivering wings.

     

    Fairyland d'Edgar Poe

     

    © Copyright KillerBlueEyez, Fairyland

     

    Féerie, Stéphane Mallarmé

     

    Noir val – et cours d’eau ombreux 

     -et bois pareils à des nuages,

    dont on ne peut découvrir les formes,

    à cause des larmes qui s’égouttent partout –

    là croissent et décroissent d’énormes lunes -

    encore – encore – encore

    à tout moment de la nuit -

    changeant à jamais de lieu –

    elles éteignent la lumière des étoiles

    avec l’haleine de leurs faces pâles.

    Vers minuit au cadran lunaire,

    une plus nébuleuse que le reste

    (d’une espèce qu’à l’épreuve elles ont trouvé être la meilleure)

    descend, – bas, plus bas,

    et son centre à la cime

    d’une éminence de montagnes,

    pendant que la vaste circonférence

    retombe en draperies

    aisées sur les hameaux,

    sur les résidences

    (partout où il y peut y en avoir),

    sur les bois étranges -

    sur la mer -

    sur les esprits au vol -

    sur toute chose assoupie –

    et les ensevelit dans un labyrinthe de lueur.

    Profonde, oh ! profonde

    alors la passion de leur sommeil.

    Au matin elles se lèvent,

    et le voile lunaire prend

    vers les Cieux un essor,

    avec les tempêtes qui s’y agitent,

    comme… presque comme tout -

    ou un pâle Albatros.

    Elles n’emploient plus cette lune

    aux mêmes fins que devant,

    videlicet une tente –

    ce que je crois extravagant :

    ses atomes donc se séparent en une averse,

    dont ces papillons de la Terre,

    qui cherchent les Cieux

    et redescendent

    (êtres jamais satisfaits !)

    apportent un spécimen

    par leurs ailes frissonnantes.

     

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